Pénibilité chez le charpentier

 

image

Prendre en compte la pénibilité, c’est la loi !* Concrètement, ça veut dire quoi ? On a beaucoup parlé ces dernières années du DU, le Document Unique. « Ce Document impose de réaliser une évaluation des risques dans l’entreprise, c’est-à-dire de les identifier et les classer, avec pour objectif de mettre en place des actions de prévention, explique Jean-Paul Magnon, technicien-conseil à la Carsat Rhône-Alpes. En clair, l’analyse porte sur un danger et sa fréquence d’exposition : dans mon activité, y-a-t-il un risque de chute de hauteur ? Un risque électrique ? Souvent ? Rarement ? Que prévoit-on pour protéger les salariés de la chute ou de l’électrisation ? » La pénibilité, est-ce la même chose ? Non. C’est une obligation supplémentaire. Il ne s’agit plus de lister, analyser et se prémunir contre un danger imminent, mais de s’intéresser à des effets à plus long terme : « je suis exposé quotidiennement au bruit, c’est bien l’exposition prolongée qui va générer un trouble, souvent irréversible d’ailleurs. Autre exemple, on peut identifier le travail de nuit dans le champ de la pénibilité », poursuit le spécialiste. Les facteurs de pénibilité sont réglementairement liés à des contraintes physiques marquées (manutentions manuelles, postures pénibles, vibrations mécaniques), à des environnements physiques agressifs (agents chimiques dangereux, travaux hyperbares, bruit, températures extrêmes), ou à certains rythmes de travail (travail de nuit, travaux répétitifs).
La prévention de la pénibilité s’impose à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Les employeurs doivent réaliser une fiche individuelle de prévention pour chacun des salariés exposés. C’est bien cet exercice qu’a réalisé Gabriel Portmann, gérant de Charpent’Art à Saint-Paul-en-Chablais. A chaque salarié, sa fiche. Et sur chaque fiche, un facteur de risque, une période d’exposition et des mesures de prévention.

Re004CpA
Gabriel Portmann, gérant de Charpent’Art à Saint-Paul-en-Chablais

On apprend ainsi qu’un charpentier couvreur disposera pour les manutentions manuelles (facteur de risque identifié) d’une liste des matériaux et produits à emporter sur le chantier, qu’il aura pour consigne le stockage au plus prêt du point de chargement ou du lieu d’exécution (mesure organisationnelle), qu’il disposera d’un transpalette pour déplacer les charges, d’un pont roulant électrique dans l’atelier, d’un véhicule aménagé, d’un engin de levage à bras télescopique (mesures collectives). La stratégie de l’entreprise consiste aussi à privilégier le pré-montage en atelier, loin des intempéries ou des conditions de travail difficiles, notamment du fait de la hauteur. « Pas question de poser de la zinguerie depuis le toit, la tête en bas », martèle le gérant. Il est obligatoire d’utiliser une nacelle montée sur chariot manuscopique. On évite ainsi la chute (immédiate, dramatique) ou les douleurs articulaires (moyen terme, pénalisantes). A venir bientôt pour la petite entreprise, un déménagement, l’occasion de porter un regard spécifique sur l’aspiration des poussières, la gestion des copeaux de bois qui, plutôt que d’encombrer les voies respiratoires, serviront au chauffage en alimentant la chaudière.
Pour 2013, un fonds national de soutien relatif à la pénibilité a été créé pour subventionner des actions d’entreprise. Des aides financières plus classiques existent aussi : Aides Financières Simplifiées (AFS) et contrats de prévention. La Carsat peut aisément apporter des informations à ce sujet.

* La réforme des retraites visant à augmenter la durée de la vie active a conduit le législateur à définir la pénibilité au travail comme étant «une exposition à un ou plusieurs facteurs de risques professionnels susceptibles de laisser des traces durables, identifiables et irréversibles sur la santé » (loi n°2010-1330 du 9 novembre 2010).
Pour en savoir plus :
Carsat Rhône-Alpes – Antenne BTP – 21 avenue des hirondelles à Annecy – Tél. 04 50 66 68 04
Brochure : Pénibilité tous concernés. ED6135 INRS, septembre 2012.
 

Une réunion d’information est organisée au sein de la CAPEB74 sur ce thème le 11 juillet 2013 à 17h30 (intervenants : CARSAT et OPPBTP). Nous vous attendons. Les inscriptions se font auprès de Sandrine VEIGA au 04 50 66 16 45 ou sandrine@capeb74.com.

Alerte TVA

Le secteur du bâtiment a prévenu mardi qu’il craignait d’être la victime collatérale de la hausse de la TVA dans la restauration, proposée dans un rapport du député PS Thomas Thévenoud. « Selon les options retenus, entre 9.000 et 45.000 emplois sont en jeu dans le bâtiment », affirme Patrick Liébus, le président de la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment), dans un communiqué. Parmi les hypothèses envisagée pour un éventuel relèvement de TVA dans la restauration figure l’application d’un taux intermédiaire, aux alentours de 12%. La Capeb souligne que, dans ce cas, il y aura automatiquement une incidence sur le taux de TVA du bâtiment.

En effet, les règles d’application européennes obligent en effet les pays à ne pratiquer que trois types de taux: un taux minoré (5,5% en France), un taux intermédiaire (7,0%, notamment pour la restauration et la rénovation dans le bâtiment) et un taux normal (19,6%). Si le taux intermédiaire passe à 12%, le bâtiment perdrait alors 9.000 emplois et 45.000 s’il grimpe à 19,6%, selon la Capeb. »Nous souffrons déjà énormément de la crise alors pourquoi nous imposer une peine supplémentaire. Nous demandons instamment au gouvernement, en cette période difficile de crise, de préserver et de soutenir l’activité du bâtiment », a souligné M. Liébus.

La Capeb plaide plus tôt pour un retour de TVA à 5,5% pour les travaux de rénovation, taux qui a été appliqué dans le bâtiment de 1999 à 2011 et qui a permis de créer 53.000 emplois dans la filière.

L’artisanat du bâtiment (380.000 entreprises qui emploient 992.000 personnes pour un chiffre d’affaires de 77 milliards d’euros en 2011) table sur une baisse du chiffre d’affaires d’au moins 1% en 2012 et une perte de 2.000 à 3.000 emplois après une hausse de 2,5% en volume en 2011.

Le rapport Thévenoud propose d’aider les petits restaurants de moins de 20 salariés, ce qui soutiendrait le tourisme et l’emploi rural, en contrepartie d’une hausse de la TVA dans le secteur. Dans l’ensemble, M. Thévenoud juge dans son rapport que « le relèvement du taux de TVA est inévitable ». L’avantage voté en 2009 « a été très coûteux pour les finances publiques de notre pays et n’a entraîné que peu d’effets positifs en matière d’emplois et de diminution des prix ». Ce rapport a déjà été rejeté par les restaurateurs, qui agitent la menace de 100.000 suppressions d’emplois. Le gouvernement ne devrait pas trancher avant la mi-novembre et le bouclage d’une concertation à Bercy.

La CAPEB Haute-Savoie informe sur la RT2012 et l’étanchéité à l’air

Ils étaient plus de 65 professionnelles dans la salle du Môle à Rochexpo, venus chercher les informations sur la Règlementation Thermique 2012 et l’étanchéité à l’air.

Les Artisans et Entreprises du bâtiment étaient venus nombreux à Rochexpo pour s'informer sur la RT2012
Les Artisans et Entreprises du bâtiment étaient venus nombreux à Rochexpo pour s’informer sur la RT2012

Une soirée technique organisée par la CAPEB74, représenté par son deuxième vice-Président, Vincent COLINEAU avec l’appui du service Environnement de l’Union Régionale des CAPEB de Rhône-Alpes..
Pendant près de 2 heures, Sandrine CHARRIER du CETE de Lyon (Centre d’Etude Technique de l’Equipement) a décrit le contenu des textes qui définissent la RT2012.
Cette RT2012 sera applicable dès le 1er janvier 2013 à toutes les constructions neuves. Le niveau de performance énergétique minimal des bâtiments neufs devra ainsi faire un « bon en avant » en s’alignant sur le niveau du label actuel BBC (Bâtiment Basse Consommation) en interagissant à la fois sur la réduction des besoins (Bbio) et sur la performance des enveloppes et des systèmes/équipements.
L’étanchéité à l’air des bâtiments devient une priorité puisqu’il faudra désormais attester un certain niveau sur toutes les constructions neuves par un test d’étanchéité à l’air obligatoire en fin de travaux par un opérateur agréé par le ministère. Ce test restant à la charge du maître d’ouvrage.

Ce test final se verra opposé aux entreprises s’il est négatif, sans pour autant en définir les responsables.
Maître LAMOUILLE, avocat, a rappelé les obligations en termes de garantie s’appliquant aux entreprises du bâtiment et la jurisprudence en matière de réglementation thermique et d’étanchéité à l’air. En l’espèce, à ce jour, le non-respect de la Réglementation thermique en vigueur ne peut être invoqué pour mise en œuvre de la garantie décennale, par contre un résultat insuffisant (valeur mesurée) d’étanchéité à l’air le permet.
Il a également rappelé l’importance de bien préciser en amont du chantier et par écrit les travaux incombant à chaque entreprise.
Dans le cas contraire et en cas de malfaçon par un corps de métiers, les autres professionnels du chantier pourraient voir leur responsabilité engagée sans forcément être couvert par leur police d’assurance en fonction du désordre constaté !
Il est à noter que,  si un maître d’ouvrage refuse de faire réaliser le test d’infiltrométrie final, il engage sa propre responsabilité et pas celle des entreprises du chantier.

Anne Chevallier, chargée de missions Environnement CAPEB, a ensuite présenté l’action « Tests intermédiaires d’étanchéité à l’air sur chantier » qui permet aux entreprises d’anticiper la RT2012 et de se préparer à l’obligation de test final d’infiltrométrie : il s’agit de faire réaliser un test au stade hors d’eau/hors d’air sur un chantier en cours, avec accompagnement pédagogique et technique pour détecter les fuites existantes et les corriger à temps.

C’est autour de l’habituel verre de l’amitié que c’est terminé cette soirée organisée par la CAPEB avec le soutien du Conseil général de Haute-Savoie, du Conseil Régional Rhône-Alpes, de l’Europe et de Rochexpo.

__________________________________________________________

CAPEB : Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment
Tous renseignements sur les « Tests intermédiaires sur chantier » auprès de Anne CHEVALLIER 06-70-59-09-16 / a.chevallier@capebrhonealpes.fr

Réunion d’information juridique : « Mieux vaut prévenir que guérir »

Dans le cadre d’un partenariat, la CAPEB 74 et la MNRA organisent des réunions à destination des artisans et entreprises du bâtiment. Ces dernières les ont voulues décentralisées afin de privilégier la proximité. La première s’est déroulée à la MFR de MEYTHET et a réuni plus d’une dizaine d’artisans et chefs d’entreprise. Deux intervenantes ont pris la parole, Angélique BARTHE, Experte en protection sociale à la MNRA et Sandrine VEIGA, service juridique de la CAPEB74.

Des sujets divers ont été abordés autour du thème central : « Mieux vaut  prévenir que guérir » . Quels sont les droits du chef d’entreprise ou de l’artisan en cas d’arrêt d’activité, comment faire face à l’accident du chef d’entreprise et la retraite : quand, combien, comment ? ont été autant de questions auxquelles, Angélique BARTHE a tenté de répondre. Il a été également rappelé les précautions à prendre afin d’éviter les impayés, la nécessité notamment d’établir un devis par écrit, de le faire signer par le client, de déclencher la réception des travaux, de facturer au plus vite et de réclamer le règlement de la facture rapidement.  Un petit rappel concernant les conditions d’application du taux réduit de la TVA était aussi au programme. Les artisans et chefs d’entreprise sont repartis avec des modèles.

Cette réunion a été l’occasion pour les présents de poser leurs questions aux intervenantes, d’échanger entre eux sur les problèmes rencontrés dans le cadre de leur activité notamment lors de la pause « casse-croûte » offert par la CAPEB74 et la MNRA.

Cette réunion était la première de l’année et sera suivie par trois autres :

– lundi 21 mai 2012 dans le secteur de Saint-Julien-en-Genevois,

– lundi 10 septembre 2012 dans le secteur de la Roche-sur-Foron,

– lundi 3 décembre dans le secteur de Thonon-les-Bains.

La CAPEB74 ne manquera pas de convier artisans et chefs d’entreprises du bâtiment aux réunions à venir.

 

Tentatives d’escroquerie et RSI

Depuis quelques temps de nombreuses entreprises qui commercialisent des annuaires tentent de se faire passer pour le Régime Social des Indépendants (RSI). La technique est plutôt simple: vous recevez une facture comportant en très gros caractères le sigle « RSI », et en très petits caractères un paragraphe indiquant qu’il s’agit en réalité d’une entreprise privée, qui vous propose, moyennant le paiement d’un prix manifestement exorbitant, de publier les coordonnées de votre société sur un annuaire. Beaucoup d’artisans s’étant plaints de ces pratiques, le RSI a décider d’engager des actions judiciaires. Dernièrement, la société « Répertoire des sociétés et des indépendants » s’est vue ordonnée par la Cour d’appel de Paris de « cesser d’envoyer et d’utiliser le document intitulé Bulletin d’adhésion comportant le sigle RSI ».

Des tentatives d’escroqueries téléphoniques sont par ailleurs menées actuellement. Des artisans sont ainsi contactés par téléphone par un interlocuteur qui se présente comme conseiller ou gestionnaire RSI. Cet interlocuteur indique que les coordonnées bancaires nécessaires au règlement des cotisations et contributions sociales ont été modifiées et que les paiements des assurés n’auraient pas pu être pris en compte. Il demande ensuite à ce qu’un nouveau paiement soit effectué sur un numéro de compte, qui ne correspond à aucun compte utilisé par le RSI ou les Urssaf. Le RSI et le réseau des Urssaf rappellent que de telles pratiques ne sont jamais employées dans les relations avec leurs assurés.