Le 17 novembre 2016, l’UPA et l’UNAPL ont respectivement réuni leurs assemblées générales extraordinaires. L’UPA a modifié ses statuts afin d’accueillir une quatrième composante. L’UNAPL de son côté a décidé d’adhérer à l’UPA qui devient l’Union des entreprises de proximité – U2P -.
L’U2P est désormais la première force patronale du pays puisqu’elle rassemble 2,3 millions d’entreprises des secteurs de l’artisanat, du commerce et des professions libérales, soit les deux tiers des entreprises françaises. Elle est constituée de quatre composantes (CAPEB, CNAMS, CGAD, UNAPL) et fédère plus de 120 organisations professionnelles nationales.
La priorité de cette union est de placer les TPE-PME au centre de la scène économique et sociale nationale et de mettre fin à des décennies de décisions publiques orientées vers les plus grandes entreprises.
D’ailleurs, Jean-Pierre Crouzet, jusqu’ici président de l’UPA et maintenant président de l’U2P, compte interpeller les futurs candidats à l’élection présidentielle sur « les 13 priorités » dégagées par son organisation en matière de droit du travail, de fiscalité, d’apprentissage, etc.
Remise en cause de la représentativité patronale
Mais c’est sur le terrain du paritarisme… et de son financement – les organisations syndicales et patronales se répartissent le fonds de 80 millions d’euros dédié au paritarisme en fonction du poids qu’elles pèsent – que la naissance de l’U2P risque d’avoir des conséquences non négligeables.
Jusqu’ici tout était à peu près clair, Medef, CGPME et UPA, par « arrangement » tacite se répartissaient les mandats patronaux… et les financements qui vont avec. Par exemple, il était d’usage dans les délégations patronales que soit respectée « la règle du 6,3,1 », traduction : 6 sièges pour le Medef, 3 pour la CGPME et 1 pour L’UPA. Mais la nouvelle U2P ne l’entend plus de cette oreille : « fini, les strapontins », grince Jean-Pierre Crouzet. De fait, à l’instar de ce qui a été fait pour les organisations syndicales de salariés, après un interminable feuilleton, la loi Travail d’août 2016 a fixé les critères devant être pris en compte pour déterminer la représentativité réelle des organisations patronale. C’est au printemps 2017 que seront connus les résultats définitifs pour apprécier qui du Medef, de la CGPME et de l’U2P sera considérée comme la plus représentative.
Pour se faire, chaque organisation patronale va agglomérer au niveau national, les résultats obtenus au niveau de chaque branche par ses fédérations professionnelles. Sachant que, pour être représentative, une fédération professionnelle doit compter parmi ses membres soit au moins 8% du nombre des entreprises adhérentes à une organisation sectorielle, soit un nombre d’entreprises employant au moins 8% des salariés. Les résultats sont en cours, mais la collecte est fastidieuse à effectuer. Mais une chose est certaine, la nouvelle U2P, de par sa force, compte tailler des croupières à la CGPME qui d’ailleurs ne cache pas son inquiétude.
(sources : UPA / La Tribune)