[vsw id= »XjYa3JqTWmM » source= »youtube » width= »425″ height= »344″ autoplay= »no »]
Reçus par le directeur de cabinet du premier ministre le 19 décembre 2013, les artisans n’ont rien obtenu de nouveau malgré l’ampleur de leur mobilisation «les sacrifiés», dont la pétition a engrangé plus de 700.000 signatures.
«Déception». Tel était le maître mot des artisans jeudi midi à la sortie de leur entrevue avec Christophe Chantepy, directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault. «Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. À force d’opposer une violence passive à un mouvement de fond, il s’expose à une violence physique», a indiqué Jean-Pierre Crouzet, président de l’UPA, indiquant que le mouvement de mobilisation lancé par les artisans le 13 novembre dernier, et qui a recueilli plus de 700.000 pétitions allait se poursuivre.
«Nous avons été reçus correctement, mais on nous a répété, ce qu’on nous dit depuis des mois, qu’il faut attendre», indique Patrick Liebus, son vice-président. Or, selon l’UPA, il y a urgence car six entreprises de proximité meurent chaque heure, soit 147 par jour. L’UPA réclame depuis plusieurs mois des mesures rapides, avec notamment une extension du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) aux indépendants.
«On sent le ras-le-bol monter», a assuré Pierre Martin, également vice-président de l’UPA. «Nous ne sommes pas écoutés», a-t-il déploré avant d’ajouter: «C’est dangereux car nous représentons une soupape de sécurité». Malgré des avancées, le gouvernement «n’a pas répondu» aux attentes des commerçants et artisans qui rappellent qu’ils «ne veulent pas se contenter de promesses».
Résultat, le ton risque de monter dés le retour des fêtes de fin d’année. «On a averti le gouvernement qu’on était jusqu’à présent très pacifiques, très organisés mais que les artisans allaient sans doute finir par utiliser d’autres méthodes car cela devient insupportable», a réagi Patrick Liebus. «Une fois la trêve des confiseurs passée, les artisans vont passer à la vitesse supérieure. Nous irons dans toutes les mairies, toutes les communes de France, avant les municipales. En fonction des réponses des candidats aux questions très précises que nous leur poserons, nous donnerons des consignes de vote à nos collègues», a-t-il ajouté.
Les représentants de l’UPA, accompagnés d’élus du mouvement venus de tous les départements, s’étaient réunis jeudi matin sur l’Esplanade des Invalides avant qu’une délégation rejoigne Matignon pour y déposer symboliquement les 700.000 signatures à leur pétition. Lancée le 13 novembre dans le cadre d’une vaste campagne sur les artisans «sacrifiés», la pétition sauvonslaproximité.com entend protester contre «l’avalanche de nouveaux prélèvements fiscaux et sociaux qui menacent l’existence même» des entreprises de proximité.
Lors de ce rassemblement, Daniel Boguet, président de la fédération de l’Ardèche, a rappelé qu’il souhaitait que soit «réglé le statut de l’autoentrepreneur», qui leur fait une concurrence déloyale, et que le gouvernement réfléchisse à faire «davantage contribuer les grosses entreprises».
Au moment même où les représentants des artisans étaient reçus à Matignon, Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, présentait un kit «transmission d’entreprise» pour aider les chefs d’entreprise à mieux anticiper la transmission de leur entreprise avant leur départ en retraite. Ce kit est composé d’un dépliant d’information et d’un site Internet www.transmettre-mon-entreprise.gouv.fr, qui rassemblent l’ensemble des informations nécessaires à la transmission et reprise d’entreprise. «C’est bien. Mais ce n’est pas le sujet», a conclu Patrick Liebus.
(source: le Figaro)