#Electionsnationales2017 : l’Agenda des priorités de la CAPEB

C’est sous la forme d’un « agenda des 100 jours », retraçant plusieurs mois de programme en faveur du secteur du bâtiment, que la CAPEB présente ses mesures prioritaires pour relancer durablement l’artisanat du bâtiment et l’économie française.

 

Penser « petit » d’abord avant de légiférer

Priorité absolue pour la CAPEB et l’artisanat du bâtiment, éviter l’inflation des textes, normes et autres règlements qui rendent impossible l’application des lois.

Le compte pénibilité en est une parfaite illustration !

Sur le plan économique, la CAPEB invite la prochaine équipe gouvernementale à conduire « une grande politique de petits travaux ». La CAPEB milite notamment pour que l’équipe au pouvoir reconnaisse et ne modifie pas ce qui a été obtenu et qui fonctionne. Il s’agit par exemple de la TVA à taux réduit, le CITE, le PTZ+ ou encore l’Eco PTZ.

Par contre, pour la CAPEB, il essentiel que le futur gouvernement s’attaque enfin à ce qui ne va pas, à ce qui entrave l’activité des entreprises. A commencer par la baisse des charges qui pèsent considérablement sur les entreprises et particulièrement les entreprises artisanales.

Par ailleurs, elle continue à militer pour une réforme profonde du compte pénibilité et un retour à la défiscalisation des heures supplémentaires.

La CAPEB demande aussi que soit poursuivi et accéléré, le travail engagé sur la révision de la directive sur le travail détaché avec par exemple un renforcement des contrôles, une application immédiate des peines et des sanctions, le paiement des charges sociales dans le pays d’accueil et non dans le pays d’origine, etc…

L’Agenda des 100 jours : 10 thèmes et 50 mesures concrètes pour soutenir l’artisanat du bâtiment

C’est un véritable planning de travail du futur gouvernement qu’a élaboré la CAPEB, avec 50 mesures concrètes en faveur de l’entreprenariat et de l’emploi, égrenées au fil des mois, de juin à octobre, autour de 10 thèmes principaux :

  • Organiser une concurrence saine et loyale,
  • Alléger le coût du travail,
  • Réformer les systèmes sociaux,
  • Simplifier le code du travail,
  • Débloquer le financement des TPE,
  • Concourir à la qualité des logements,
  • Favoriser la visibilité des TPE,
  • Soutenir la formation professionnelle initiale
  • Soutenir la formation continue
  • Développer la transmission au sein de la branche.

La CAPEB Auvergne-Rhône-Alpes présentera dans les prochaines semaines son plan d’action pour adapter cet agenda aux spécificités de ses départements et le porter auprès de ses élus locaux.

(Source : LE JOURNAL DU BATIMENT DE FEVRIER 2017)

 

 

Lutte contre le travail détaché : la Région Auvergne-Rhône-Alpes affiche son volontarisme

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Jeudi 9 février, la Région votait la mise en place d’un plan « assumé et volontariste » de lutte contre le travail détaché, légaux comme illégaux, en Auvergne-Rhône-Alpes. Des mesures a priori légales, basées sur une volonté de protéger les entreprises locales, qui peuvent cependant entrer en conflit avec le droit communautaire et peuvent s’avérer, selon l’opposition, « discriminatoires ». Éclairage.

« Notre but est de lutter contre tout travail détaché, qu’il soit légal ou non », a fait savoir Laurent Wauquiez, lors d’une conférence de presse, jeudi, en marge de l’Assemblée plénière de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Pour ce faire, l’ancien numéro un des Républicains a lancé un plan de lutte contre les travailleurs détachés qui représenteraient, selon lui, 30 000 salariés dans la région et 25 % des emplois dans le BTP. Le président de la Région avait déjà annoncé vouloir mettre en place la préférence régionale pour les chantiers publics d’Auvergne-Rhône-Alpes. Cette fois, il va plus loin en faisant adopter un plan « assumé et volontariste » de lutte contre le travail détaché.

Par définition, un travailleur détaché est « une personne issue d’un pays membre de l’Union Européenne, chargée par son employeur d’exercer ses fonctions dans un autre pays pour une durée déterminée. » La commission européenne étudie actuellement une révision de la directive de 1996 afin de lutter contre les abus, les fraudes, et plus particulièrement le dumping social. En France, leur nombre a été multiplié par dix en dix ans : en 2015, ils étaient 285 000.

Laurent Wauquiez a déclaré « ne pas partager cette conception actuelle de l’Europe qui tire vers le bas, par une mise en concurrence des entreprises françaises – qui ont des charges et un code du travail lourd – face à des entreprises qui n’ont pas les mêmes règles. »

En Auvergne-Rhône-Alpes, en 2015, 38 292 salariés ont été détachés, pour un volume de 1,29 million de jours, soit une durée moyenne de détachement par salarié de 33 jours, 22 de plus qu’en 2010, selon des chiffres de la préfecture du Rhône. Le BTP est le premier secteur de la région concerné par les prestations de services internationales avec 40 % des déclarations de détachement.

C’est cette notion de dumping social – et de volonté de favoriser les entreprises locales et l’apprentissage – qui motive, selon le président de la Région, cette volonté de lutte contre les travailleurs détachés, même légaux, en Auvergne-Rhône-Alpes. Et constitue pour l’élu un marqueur politique fort.

Que veut mettre en place Laurent Wauquiez ?

L’une des mesures prévoit, depuis le 1er janvier, la mise en place d’une attestation sur l’honneur de non recours au travail détaché. Elle sera systématiquement demandée aux entreprises attributaires de marchés de travaux de la Région, comme à leurs sous-traitants.

« Nous mettrons plus d’argent pour relancer ce secteur, la contrepartie est que les entreprises qui travaillent avec nous attestent sur l’honneur ne pas recourir à des travailleurs détachés. Si elles y recourent, alors qu’elles ont signé l’attestation, elles ne travailleront plus avec la Région. »

Les entreprises qui ne sont pas en mesure de fournir cette attestation devront quant à elles suivre une procédure classique : donner le nom des personnes détachées, via une copie de la déclaration faite à la DIRECCTE, et son représentant légal sur le territoire national « sans que la Région n’en fasse la demande express. »

L’autre mesure phare de ce plan est la nécessité de « maîtriser la langue française ». Appelé « clause Molière », un tel dispositif a déjà été mis en place par d’autres conseils régionaux comme en Normandie ou dans les Hauts-de-France. Pour justifier de cette procédure, Auvergne-Rhône-Alpes utilise l’argument de la sécurité et du respect des consignes sur les chantiers. « Les salariés doivent pouvoir communiquer entre eux », indique le président de région. Une pénalité de l’ordre de 5 % du montant du marché sera attribuée si le cadre n’est pas respecté.

La sécurité sur les chantiers fait plutôt office de prétexte. Derrière la signature de l’attestation, et d’une clause de maîtrise de la langue française, l’idée est de « soutenir l’économie locale et la création d’emplois, de favoriser les entreprises qui embauchent nos salariés et prennent nos jeunes en apprentissage », soutient Laurent Wauquiez.

Ces dispositifs sont-ils légaux ?

Interdire le travail détaché, légal, va à l’encontre du droit communautaire, et de la directive européenne de 1996, qui l’autorise. « Le code des marchés publics français autorise également le recours aux travailleurs détachés, dès lors qu’il y a une déclaration préalable du travailleur », indique Henri-Pierre Vergnon, avocat spécialisé en droit public. A priori, le dispositif de la Région – dont l’objectif clairement assumé est de n’avoir « aucun travailleur détaché sur ses chantiers » – pourrait donc apparaître contre à la loi.

Cependant, l’élu régional semble utiliser une pirouette pour éviter le caractère illégal du programme. Le fait d’avoir conservé le second dispositif – la preuve de déclaration auprès de la DIRECCTE pour les entreprises qui ne peuvent pas signer l’attestation – « vient rééquilibrer » les exigences du premier et permet de rester dans la légalité. « Ils se protègent », indique un avocat en droit public.

Pourtant, « en adoptant de telles mesures, le risque est, dans l’hypothèse où une entreprise refuse de signer une attestation et qu’elle est écartée du marché public, que la Région voit la procédure d’attribution annulée. » Il serait contraire à la loi d’attribuer un marché public sur simple critère d’emploi ou non de travailleurs détachés.

La mise en place de la clause Molière interpelle davantage Henri-Pierre Vergnon.
« Que veut dire maîtriser la langue française ? Où place-t-on le curseur ? Même si elle peut apparaître légitime, elle peut rapidement être dénaturée et conduire à des abus. »

Pour lui, la démarche est « à risque » car elle peut, dans sa finalité, s’avérer « discriminante ». C’est d’ailleurs l’argument avancé par l’opposition au conseil régional. « Non à la police de la langue française, c’est à la responsabilité de l’employeur », a ainsi indiqué Jean-François Debat, président du groupe PS et démocrates, lors de l’assemblée plénière. Même s’il partage l’idée que le travail détaché est une concurrence déloyale. Là aussi, il serait contraire au code pénal d’accorder ou non un marché public sur ce critère de maîtrise de la langue.

Dans tous les cas, Laurent Wauquiez est déterminé.

« Nous irons aussi loin que le code des marchés public nous le permet. Peut-être qu’un juge nous dira que ce n’est pas autorisé, mais peut importe. »

Un amendement allant dans ce sens avait été déposé dans le cadre de la loi travail, mais n’avait finalement pas été retenu.

Qu’en pensent les professionnels du secteur du bâtiment ?

Pour la CAPEB Auvergne-Rhône-Alpes, ces mesures vont dans le « bon sens ».

« Nous considérons que le travail détaché – qui est le plus souvent le fait de grands groupes – est une concurrence déloyale car les charges sociales sont payées dans le pays d’origine.

A travail égal, salaire égal, mais aussi charges égales », résume Dominique Guiseppin, président de l’organisation.

Pour lui, l’emploi de travailleurs détachés « pénalise le secteur de manière certaine ». Si ces mesures sont « un premier pas », encore faut-il voir quels moyens seront pris pour vérifier la présence ou non de travailleurs détachés sur les chantiers. Des contrôles sur les sites qui devraient être effectués par les agents de la Région.

Contactée, la Fédération Française du Bâtiment Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas encore réagi.

(source: La Tribune)

Alain Griset, nouveau Président de l’U2P

Alain Griset

Alain Griset

Lors de sa réunion du 19 janvier 2017, le Conseil national de l’U2P a désigné son président pour les quatre ans à venir. Alain Griset, issu des rangs de la CNAMS (Confédération Nationale de l’Artisanat des Métiers et des Services), succède ainsi à Jean-Pierre Crouzet à la présidence de l’U2P.

Cette alternance intervient en conformité avec les statuts de l’U2P qui prévoient que la présidence est assurée pour quatre ans et à tour de rôle par le représentant de chacune des 4 organisations membres de l’U2P : la CAPEB, la CNAMS, la CGAD et l’UNAPL.

Artisan taxi pendant 40 ans et maintenant co-gérant d’une entreprise d’esthétique, Alain Griset a présidé l’Assemblée permanente des chambres des métiers et de l’artisanat (APCMA) de 2000 à 2016.

Alain Griset prend ses fonctions à un moment clé pour l’U2P. En effet, l’organisation s’est agrandie en accueillant les professions libérales de l’UNAPL, et représente aujourd’hui 2,3 millions d’entreprises des secteurs de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales, soit les deux tiers des entreprises françaises.

Par ailleurs, l’U2P a identifié « 13 priorités pour le prochain quinquennat » et s’apprête à interpeller les candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives sur les revendications des chefs d’entreprise de proximité.

A l’occasion de son investiture à la tête de l’U2P, le président Alain Griset a déclaré : « C’est un honneur et surtout une grande responsabilité de porter la voix des 2,3 millions d’entreprises réunies sous la bannière de l’U2P. Je prends un premier engagement aujourd’hui, celui de tout faire pour que les artisans, les commerçants, les professionnels libéraux, cette France qui se lève tôt et qui crée l’emploi, soit mieux entendue par ceux qui nous gouvernent. »

 

 

A PROPOS DE L’U2P

L’U2P est l’une des trois organisations nationales interprofessionnelles représentatives des entreprises. Elle rassemble 2,3 millions d’entreprises des secteurs de l’artisanat, du commerce et des professions libérales, soit les 2/3 des entreprises françaises.

Réunissant près de 120 organisations professionnelles, l’U2P est composée de 4 membres, la CAPEB (bâtiment), la CNAMS (fabrication et services), la CGAD (alimentation et hôtellerie-restauration), l’UNAPL (professions libérales), et d’un membre associé : la CNATP (travaux publics et paysage). L’action de l’U2P est également relayée au niveau local par un maillage de plus de 110 structures régionales et départementales.

En tant que partenaire social, l’U2P participe activement au dialogue social national entre organisations patronales et syndicats de salariés. Des représentants de l’U2P siègent en outre dans les organismes paritaires et de sécurité sociale.

Revendiquant un environnement économique, fiscal et social favorable au développement des entreprises, l’U2P promeut l’économie de proximité, à la fois créatrice de richesses et d’emplois, source de cohésion sociale et moteur de développement durable.

Pour cela, elle interpelle régulièrement le gouvernement, les parlementaires et les assemblées territoriales. De même, l’U2P est consultée par les pouvoirs publics sur l’ensemble des projets législatifs ou réglementaires intéressant les TPE-PME.

Création de l’U2P, poil à gratter du MEDEF et de la CGPME

u2p graphique

Le 17 novembre 2016, l’UPA et l’UNAPL ont respectivement réuni leurs assemblées générales extraordinaires. L’UPA a modifié ses statuts afin d’accueillir une quatrième composante. L’UNAPL de son côté a décidé d’adhérer à l’UPA qui devient l’Union des entreprises de proximité – U2P -.

L’U2P est désormais la première force patronale du pays puisqu’elle rassemble 2,3 millions d’entreprises des secteurs de l’artisanat, du commerce et des professions libérales, soit les deux tiers des entreprises françaises. Elle est constituée de quatre composantes (CAPEB, CNAMS, CGAD, UNAPL) et fédère plus de 120 organisations professionnelles nationales.
La priorité de cette union est de placer les TPE-PME au centre de la scène économique et sociale nationale et de mettre fin à des décennies de décisions publiques orientées vers les plus grandes entreprises.

D’ailleurs, Jean-Pierre Crouzet, jusqu’ici président de l’UPA et maintenant président de l’U2P, compte interpeller les futurs candidats à l’élection présidentielle sur « les 13 priorités » dégagées par son organisation en matière de droit du travail, de fiscalité, d’apprentissage, etc.

Remise en cause de la représentativité patronale

Mais c’est sur le terrain du paritarisme… et de son financement – les organisations syndicales et patronales se répartissent le fonds de 80 millions d’euros dédié au paritarisme en fonction du poids qu’elles pèsent – que la naissance de l’U2P risque d’avoir des conséquences non négligeables.

Jusqu’ici tout était à peu près clair, Medef, CGPME et UPA, par « arrangement » tacite se répartissaient les mandats patronaux… et les financements qui vont avec. Par exemple, il était d’usage dans les délégations patronales que soit respectée « la règle du 6,3,1 », traduction : 6 sièges pour le Medef, 3 pour la CGPME et 1 pour L’UPA. Mais la nouvelle U2P ne l’entend plus de cette oreille : « fini, les strapontins », grince Jean-Pierre Crouzet. De fait, à l’instar de ce qui a été fait pour les organisations syndicales de salariés, après un interminable feuilleton, la loi Travail d’août 2016 a fixé les critères devant être pris en compte pour déterminer la représentativité réelle des organisations patronale. C’est au printemps 2017 que seront connus les résultats définitifs pour apprécier qui du Medef, de la CGPME et de l’U2P sera considérée comme la plus représentative.

Pour se faire, chaque organisation patronale va agglomérer au niveau national, les résultats obtenus au niveau de chaque branche par ses fédérations professionnelles. Sachant que, pour être représentative, une fédération professionnelle doit compter parmi ses membres soit au moins 8% du nombre des entreprises adhérentes à une organisation sectorielle, soit un nombre d’entreprises employant au moins 8% des salariés. Les résultats sont en cours, mais la collecte est fastidieuse à effectuer. Mais une chose est certaine, la nouvelle U2P, de par sa force, compte tailler des croupières à la CGPME qui d’ailleurs ne cache pas son inquiétude.

(sources : UPA / La Tribune)