L’UPA lance une mobilisation nationale pour sauver l’économie de proximité

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1,1 milliard d’euros de charges fiscales et sociales supplémentaires en 2013, encore 100 millions de plus  en 2014, les hausses de TVA au 1er janvier, les nouveaux prélèvements s’ajoutent à la crise pour asphyxier les chefs d’entreprise de l’artisanat, du commerce de proximité et l’ensemble des travailleurs indépendants*.
Le nombre de défaillances d’entreprises ne cesse de croître : +4,3% dans les entreprises employant moins de 11 salariés de juillet 2012 à août 2013, soit 54.000 défaillances d’entreprises en un an  (source : Banque de France).
Un immense plan social se profile à l’horizon. Si rien n’est fait, c’est toute l’économie de proximité qui disparaîtra, et les Français seront les premiers à en subir les conséquences dramatiques.
L’UPA a décidé de sonner l’alarme en mobilisant les chefs d’entreprise de l’artisanat et du commerce de proximité et au-delà tous les Français. L’objectif est simple, amener le gouvernement à prendre en compte les demandes de l’UPA :
•    retrait de toutes les charges sociales supplémentaires qui pèsent sur les travailleurs  indépendants depuis le 1er janvier 2013 ;
•    remplacement du crédit d’impôt compétitivité emploi-CICE par une baisse directe du coût du travail ;
•    suppression de la cotisation d’allocations familiales payée par les employeurs et les travailleurs indépendants et prise en charge des prestations familiales par le budget de l’Etat dès 2014 ;
•    révision du mode de calcul de l’impôt sur le revenu -IR- des travailleurs indépendants de sorte que les bénéfices réinvestis dans l’entreprise ne soient plus soumis à l’IR ;
•    limitation stricte du niveau de la contribution foncière des entreprises -CFE- par une baisse des dépenses des collectivités territoriales ;
•    orientation prioritaire des contrôles  fiscaux et sociaux vers les activités non déclarées, les entreprises low cost et toutes les formes de concurrence déloyale ;
•    exclusion des activités de l’artisanat et du commerce de proximité du régime de l’auto-entrepreneur ;
•    rétablissement pour toutes les entreprises de moins de 50 salariés qui forment un apprenti, de l’indemnité compensatrice et du crédit d’impôt apprentissage, au-delà de la première année.

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* La France compte 2,3 millions de chefs d’entreprise qui ont le statut de travailleurs indépendants, soit 64% du total des entreprises (source : RSI). Ils subissent une double peine, l’augmentation des prélèvements  sur les personnes physiques (impôt sur le revenu et cotisations sociales) et l’augmentation de la fiscalité des entreprises (TVA, contribution foncière des entreprises, écotaxe…).

Le président de l’UPA, Jean-Pierre Crouzet, a déclaré : « Ils ne fréquentent pas le CAC 40, ni les hauts fonctionnaires de Bercy, ni les couloirs de l’Elysée. Ils sont isolés et discrets, ils sont une cible idéale pour puiser de nouvelles ressources fiscales sans risquer une révolution. Le gouvernement a donc décidé de sacrifier les artisans, les commerçants, les travailleurs indépendants.
La mobilisation que nous lançons aujourd’hui vise à dire stop, à prouver notre force et notre détermination. J’appelle au soutien de tous, pour que le gouvernement entende enfin les demandes des chefs d’entreprise de l’artisanat et du commerce de proximité, pour que les Français puissent continuer à profiter au quotidien des entreprises de proximité. »

>>> signez la pétition sur www.sauvonslaproximite.com

Les sacrifiés

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Tribune de Jean-Pierre Crouzet, Président de l’UPA

une mine d'idéesIl y a un an, une poignée de donneurs de leçons vous interpellait dans les colonnes d’un grand quotidien national : « Jeunes, barrez-vous ! », vous incitant à quitter le pays et à rejoindre une nation plus encline à offrir une destinée professionnelle rayonnante.

Moi, je vous dis : votre place est en France ! Qui suis-je pour me permettre de prendre ainsi le contrepied d’une campagne dont le ton moderniste cache mal une démagogie qui se veut à la mode?

Un homme de 70 ans, boulanger devenu par les hasards de la vie, président de l’UPA, l’organisation professionnelle qui regroupe toutes les entreprises de proximité ; un homme de terrain qui se bat chaque jour pour que vous, les jeunes ayez l’envie de rester dans ce pays qui vous appartient et que vous pouvez faire grandir en grandissant vous-même. Jeunes, votre place est en France ! Comment puis-je le prétendre alors qu’un jeune sur quatre est sans activité ?

Parce que notre secteur, 1,2 million d’entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité, offre chaque année près de 100 000 emplois et qu’il peine à les pourvoir. Parce que chaque année, notre secteur forme plus de la moitié des apprentis du pays, 250 000 jeunes dont 80% trouvent un travail dans les deux mois qui suivent la fin de leur apprentissage.

Hélas, ces emplois ont une appétence que cette société refuse de promouvoir. On vous dit à l’envi que seules les études générales longues sont glorieuses, même si à l’issue les débouchés n’existent pas. On vous soumet à un système d’orientation scolaire indigent qui occulte les métiers que nous représentons. Pourtant, ces métiers ont de quoi vous séduire. Je le sais car les jeunes qui s’y investissent et que je rencontre chaque jour me le disent.

Ces métiers sont des métiers de relation, fondés sur des savoirs faire qui progressent chaque jour en s’imprégnant d’innovations et de nouvelles technologies. Ces métiers sont des métiers de solidarité et notamment de solidarité entre les générations. S’y lancer c’est échanger dès le premier jour l’énergie qui vous caractérise avec l’expertise de ceux qui le pratique depuis longtemps.

Ces métiers sont des métiers qui ont du sens, parce qu’à chaque instant on sait ce que l’on fait, pourquoi on le fait et pour qui on le fait. En cela ils sont bien différents des emplois que vous redoutez dans les grosses entreprises et qui ne constituent que de petits fragments d’un tout dont on ne perçoit ni le sens ni la finalité. Ces métiers donnent l’opportunité de devenir à votre tour chef d’entreprise et d’avoir alors la chance de transmettre vos compétences aux générations qui suivent et de construire votre propre liberté. Enfin, ces métiers sont des métiers d’excellence méconnus ici mais admirés à l’étranger où ils portent l’image d’une France fière de la qualité de ses produits et de ses services.

Mon propos ici ne consiste pas à jouer les sergents recruteurs mais à m’indigner à mon tour. Qu’il est révoltant de voir combien on vous méprise en vous invitant à la fuite, en vous poussant à l’exil avec des valises vides, en vous cachant les opportunités qui s’offrent à vous, en vous promettant un avenir sombre tellement facile à proférer dans une société qui se vautre dans la complainte.

Jeunes, ne vous laissez pas désenchanter. Nous sommes très nombreux à croire en l’avenir que vous incarnez et qui vous donnera la force d’inventer la France qui vient. Jeunes, votre place est en France ! Car il est vain de bouger les mains vides. Bougez-vous, bougez-nous, bougez ce pays qui vous attend mais n’arrive pas à vous le dire.

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L’UPA est l’organisation interprofessionnelle représentative de l’artisanat et du commerce de proximité.

Elle a pour membres fondateurs les trois grandes confédérations qui représentent ces catégories d’entreprises, la CAPEB (bâtiment),  la CNAMS (fabrication et services), la CGAD (alimentation et hôtellerie restauration), et pour membre associé la CNATP (travaux publics et paysage).Elle fédère plus de 300 métiers de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité et de l’hôtellerie-restauration.

Pour en savoir plus : >>> http://upa74.fr  ou >>> http://upa.fr